La visitation (Prix Alain Le Bussy)
Goliathus
Synopsis
Ma nouvelle "La visitation", lauréate du Prix Alain le Bussy 2023, figure en page 6 du N°83 de la Revue de SF "Galaxies".
"Chaque année, le prix Alain le Bussy offre son lot de textes enthousiasmants, étonnants, admirables. La jurée ouvre chaque nouvelle en espérant y trouver la perle rare et, souvent, quand arrive la dernière ligne droite, qu’il ne reste plus que les très bons et les excellents textes, il est difficile de choisir.
Pas cette fois. « La Visitation » est l’inattendue, l’originale qui se démarque et se distingue aussitôt. Le thème de la rencontre avec l’Alien, lu et relu ailleurs, se renouvelle, dans ce qui commence comme un récit du terroir pour mieux nous confronter à l’inattendu et l’incompréhensible.
Les personnages eux-mêmes nous sont familiers, leurs visiteurs pourraient l’être, mais l’ensemble surprend, car l’auteur nous entraine dans une ambiance rarement croisée en nos territoires science-fictionnesques. Il nous entraine, et nous emporte, et surtout, a su nous convaincre. Bravo à lui !"
Laurianne Gourrier, Membre du jury du Prix Alain le Bussy 2023
Genèse
Mon récit narre une véritable rencontre du troisième type et ses conséquences sur un vieux couple d'éleveurs de chèvres de la Vienne.
J'y ai ajouté des éléments fictifs.
Les noms des témoins et le site où s'est déroulée cette histoire ont été modifiés; la description de l'objet reste néanmoins authentique, conforme au témoignage originel.
J'ai choisi le petit village de Moussac (86) pour y situer mon récit; une façon de revisiter aussi pour moi des souvenirs d'enfance en bord de Vienne.
Extrait
Incipit: Moussac
L’essentiel du village de Moussac est recroquevillé sur la rive droite de la Vienne, à six kilomètres de l’Isle-Jourdain par la D11. Lors du recensement de 1990, il ne comptait plus que 497 habitants, deux ou trois commerces chétifs sur une rive ; sur l’autre, de rares hameaux disséminés au hasard de la géographie et de l’histoire. En traversant la rivière, on passe forcément devant la ferme des Ripoche, composée d’une bâtisse principale, d’une étable flanquée d’un poulailler et d’un vieux puits. Émile et Laurende y élèvent des chèvres de races poitevines sur une quinzaine d’hectares de pâtures que le rouge froissé des coquelicots égaie de la Sainte Bernadette jusqu’à la fête de l’Assomption.
Leur parler local a hérité des mots du Saintongeais, chaille, asteure, cagouille ou benèze et d’un accent particulier aux troisièmes personnes du pluriel qui fait entendre des « an » au lieu des « on ». Émile articule peu. Il affûte à la pierre le tranchant de son opinel, religieusement ; un crachat nettoie les minuscules scories de chrome. Ça lui plaît.