Goliathus-Goliatus
La fin d'un roman

La fin d'un roman

Ce n’est jamais sans émotion que j’ouvre un livre et commence à lire sa première phrase, ses toutes premières lignes, ses toutes premières pages. 

Une autre vive émotion plus singulière encore me saisit à la lecture d’un épais roman aimé, comme ici le premier volume de La Guerre et la Paix de Tolstoi (Folio Classique), quand je réalise, au nombre de pages sur la gauche de la pliure, à leur poids, au déséquilibre grandissant du côté le plus lourd, que la fin du récit est proche. 

A ce moment, je m’attarde, je reviens en arrière, je mesure le chemin de lecture parcouru tandis que celui-ci se poursuit un peu plus loin, je jouis de la possibilité de figer le temps, le récit et la vie romantique des personnages qu’à cet instant seulement j’ai l’impression enfin de connaître. 

Je ressens une joie et une satisfaction intenses. 

Le bonheur de savoir qu’il me reste encore des pages à lire, et que, d’une certaine façon, je fais désormais partie de l’histoire.

Humeur(s) du Jour

Publié le 22/04/2023

Texte non retenu

Texte non retenu

Les résultats du concours clôturé le 6 avril sont publiés dans le dernier journal Quinzaines qui vient de paraître.

Ma nouvelle "La tempête" ne fait hélas pas partie de la sélection.

Bravo aux 9 finalistes et à Isabelle Giraudot, la lauréate avec sa nouvelle : "Après ma rue".

Un prochain concours sera annoncé sur le site internet www.la-nouvelle-quinzaine.fr/ dans les prochains jours.

L'écriture est synonyme de persévérance!

Appels à Textes & Concours

Publié le 18/04/2023

Voix d'Afriques

Voix d'Afriques

Pour l'avoir parcourue du nord au sud et d'est en ouest, je sais que l'Afrique est plurielle ; pour les avoir entendues, je sais que ses voix le sont aussi. 

Grâce au Prix littéraire Voix d'Afriques, j'ai découvert une nouvelle voix, jeune, riche, précise, tonale, tonique, poétique : celle de Fann Attiki.

Cave 72 est son premier roman. Un premier essai magistral, poumon et coeur d'une capitale fascinante. 

On respire l'atmosphère d'un bar de Brazzaville, « lieu de dissidence et de création », où trois personnages désoeuvrés et poètes aiment se retrouver sous l'aile de sa tenancière, Maman Nationale. 

Fann Attiki nous entraîne dans une histoire de complot magnifiquement orchestrée, où rire et mort, violence et amour, lucidité et satire dansent avec nous.

Quelle intelligence, quel humour, quelle maîtrise, quel talent dans ce petit livre !

Un grand merci aux Editions JC Lattès pour la découverte de cette nouvelle et magnifique voix venue du Congo.

Un grand bravo à Fann Attiki.

Lectures

Publié le 11/04/2023

Hygiène du lecteur

Hygiène du lecteur

Lire un classique, c’est retrouver l’exactitude de la syntaxe, le charme de la grammaire précise, la juste concordance des temps, le plaisir simple de dérouler des phrases élégamment complexes, d’explorer des personnages crédibles à la psychologie travaillée en profondeur, d’apprécier la rigueur d’un récit et la puissance des idées qu’il illustre, c’est préserver son hygiène de lecteur pour lire tous les nouveaux livres et continuer à aimer la lecture.


Photo by Goliathus

Humeur(s) du Jour

Publié le 03/03/2023

L'écriture au couteau

L'écriture au couteau

La traduction française (par Gabriel Iaculli)  du titre de ce sublime recueil de nouvelles, bien qu'exacte, ne transcrit pas la magnifique allitération du titre original « El Llano en llamas » qui lui donne une dimension onirique. 

On atteint avec ces 17 courtes nouvelles un tel degré de perfection dans la maîtrise de l'écriture, la puissance du récit, la vérité des personnages, dès les premières lignes et jusqu'à la toute dernière phrase, que je le range sans hésitation dans la catégories des livres et des auteurs qu'il est essentiel d'avoir lus.

Claude Mauriac disait de Borges : « après l'avoir approché, nous sommes plus intelligents. Sans doute même avons-nous plus de coeur. » Je n'ai ni l'érudition, ni le talent de Mauriac, mais je me sens confiant dans l'affirmation, « qu'après avoir approché Juan Rulfo, je me sens plus intelligent et sans doute ai-je aussi plus de coeur ». J'ai d'ailleurs à coeur de découvrir le reste de son oeuvre, tant les nouvelles de ce petit recueil m'ont laissé « nu ».

L'écriture de Juan Rulfo, à la première personne, est dénudée et dénude.

Je vous invite à lire la préface de J.M.G le Clézio ; j'aurais du mal à trouver des mots plus justes que les siens pour évoquer la précision avec laquelle Juan Rulfo raconte la vie rurale dans l'État libre et souverain de Jalisco, comme la violence de la Révolution Mexicaine et de la Guerre des Cristeros au début du XXe. L'écriture de Juan Rulfo comme un couteau qui plonge au coeur des hommes égarés dans des paysages, dont les phrases de Juan dessinent le relief. C'est rude ! C'est beau !

Juan Rulfo (1917- 1986), fut écrivain, scénariste et photographe mexicain. Il est l'un des plus grands écrivains latino-américains du XXe siècle.

Lectures

Publié le 28/02/2023