Goliathus-Goliatus
What a Joy to read!

What a Joy to read!

From time to time, when the Pleiades star cluster draws an unprecedented pattern in the sky, we pick on earth, among the myriads of books that flourish each year, a singular book, an original story that ravishes all our senses.

This is the case of B.A. Summer’s new novel: Sole Brethren - Left to their own devices.

I literally devoured this colorful story, the second in the Sole Brethren series, and even after turning the final page, I still get the impression that on every street corner (I live in Paris, one of the emblematic places of the novel) the three glamorous heroes, Cordelia Rex and Elodie, will suddenly appear and that they will invite me to accompany them in their glamorous and fantastic adventures.

This novel is of incredible creative richness: all at once a magical realism story, an epicurean text, a treatise on gastronomy and oenology, a police investigation in the style of Miss Fisher's Murder Mysteries, except the Author substituted Art theft to murders, a comprehensive portrait of the artist, an erudite guide for the contemplative traveler (UK, France, Italy, Belgium etc.), a funny and inventive modern tale, and, last but not least, a magnificent tribute to the women who have left their mark on our world history.

And what a brilliant style!

The novel contains language treasures: fine and witty wordplays, hilarious repartees, multicultural literary and cinematic references, relevant mix of slang and sustained language, multilingualism etc.

What a joy to read!

As the 233 pages progress, we see these colorful characters emerge in a fantasy reality and suddenly we, readers, happen to share the author's ultimate dream life.

Well done, Mrs B.A. Summer! Or should I say: “Boticelli!”

Lectures

Publié le 21/08/2024

Voix d'Afriques

Voix d'Afriques

Pour l'avoir parcourue du nord au sud et d'est en ouest, je sais que l'Afrique est plurielle ; pour les avoir entendues, je sais que ses voix le sont aussi. 

Grâce au Prix littéraire Voix d'Afriques, j'ai découvert une nouvelle voix, jeune, riche, précise, tonale, tonique, poétique : celle de Fann Attiki.

Cave 72 est son premier roman. Un premier essai magistral, poumon et coeur d'une capitale fascinante. 

On respire l'atmosphère d'un bar de Brazzaville, « lieu de dissidence et de création », où trois personnages désoeuvrés et poètes aiment se retrouver sous l'aile de sa tenancière, Maman Nationale. 

Fann Attiki nous entraîne dans une histoire de complot magnifiquement orchestrée, où rire et mort, violence et amour, lucidité et satire dansent avec nous.

Quelle intelligence, quel humour, quelle maîtrise, quel talent dans ce petit livre !

Un grand merci aux Editions JC Lattès pour la découverte de cette nouvelle et magnifique voix venue du Congo.

Un grand bravo à Fann Attiki.

Lectures

Publié le 11/04/2023

L'écriture au couteau

L'écriture au couteau

La traduction française (par Gabriel Iaculli)  du titre de ce sublime recueil de nouvelles, bien qu'exacte, ne transcrit pas la magnifique allitération du titre original « El Llano en llamas » qui lui donne une dimension onirique. 

On atteint avec ces 17 courtes nouvelles un tel degré de perfection dans la maîtrise de l'écriture, la puissance du récit, la vérité des personnages, dès les premières lignes et jusqu'à la toute dernière phrase, que je le range sans hésitation dans la catégories des livres et des auteurs qu'il est essentiel d'avoir lus.

Claude Mauriac disait de Borges : « après l'avoir approché, nous sommes plus intelligents. Sans doute même avons-nous plus de coeur. » Je n'ai ni l'érudition, ni le talent de Mauriac, mais je me sens confiant dans l'affirmation, « qu'après avoir approché Juan Rulfo, je me sens plus intelligent et sans doute ai-je aussi plus de coeur ». J'ai d'ailleurs à coeur de découvrir le reste de son oeuvre, tant les nouvelles de ce petit recueil m'ont laissé « nu ».

L'écriture de Juan Rulfo, à la première personne, est dénudée et dénude.

Je vous invite à lire la préface de J.M.G le Clézio ; j'aurais du mal à trouver des mots plus justes que les siens pour évoquer la précision avec laquelle Juan Rulfo raconte la vie rurale dans l'État libre et souverain de Jalisco, comme la violence de la Révolution Mexicaine et de la Guerre des Cristeros au début du XXe. L'écriture de Juan Rulfo comme un couteau qui plonge au coeur des hommes égarés dans des paysages, dont les phrases de Juan dessinent le relief. C'est rude ! C'est beau !

Juan Rulfo (1917- 1986), fut écrivain, scénariste et photographe mexicain. Il est l'un des plus grands écrivains latino-américains du XXe siècle.

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Publié le 28/02/2023

Le premier tome d'une nouvelle pentalogie

Le premier tome d'une nouvelle pentalogie

Lorsque j'ai remarqué ce livre sur le présentoir de ma bibliothèque de quartier, sa couverture florale barrée d'une mention "nouveauté", je l'ai aussitôt soustrait à la vue des autres visiteurs, je l'ai mis dans la poche de ma veste de velours, son petit format rectangulaire le faisait à peine dépasser. 

J'ai eu l'impression d'avoir subtilisé un trésor et je savourais déjà le moment où j'allais lire son incipit.

Je viens juste de le rendre à la bibliothèque, deux jours seulement après l'avoir emprunté, car je n'ai qu'une envie désormais, c'est de le partager.

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Publié le 27/02/2021

Utopies Urbaines & Voyages Fantastiques

Utopies Urbaines & Voyages Fantastiques

Il n'est jamais trop tard pour découvrir un chef d'oeuvre. 

J'ai dévoré cette nuit 2 des albums de la série culte imaginée au début des années 80 par le dessinateur François Schuiten et le scénariste Benoît Peeters.

Le n°4, l'Ombre d'un Homme, Kafkaien, Lovecraftien et surtout le n°7, La route d'Armilla qui a ré-enflammé ma passion pour les utopies urbaines et les voyages fantastiques.

Pour décrire ces sublimes Cités Obscures, je reprendrai les mots si justes d'Antoine Duplan, qui invoque dans son commentaire: Jules Vernes, Magritte, Kafka, Borges et Murakami... mes "sentinelles"!

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Publié le 18/10/2020

Le Jardin Interdit, énigme historique au Pays du Matin Calme

Le Jardin Interdit, énigme historique au Pays du Matin Calme

Le titre de ce livre est prophétique.

On entre dans ce roman historique de Kim Da-Eun comme dans un Jardin Interdit, réservé à des initiés qui seuls peuvent saisir dans leur pleine mesure la singularité de sa structure, l'étrangeté de son récit et de ses personnages, l'exotisme de son glossaire et sa signification profonde.

On visite cet endroit, ses quelques 170 pages, en restant étranger, c'est à dire à distance mais bien présent à l'intérieur du "jardin".

Il faut apprendre à regarder, observer, sentir, en sachant que l'essentiel nous échappe mais qu'il nous est donné le plaisir et le privilège de se laisser déconcerter, surprendre.

Je découvre ici pour la première fois une auteure sud-coréenne, sa prose académique et son énigme déroutante entre faits historiques et mythologie orientale.

Naturellement, je ne parle pas son langage mais j'écoute.

La géographie du jardin m'a fasciné, comme les personnages géomanciens et toute la forêt de symboles. Je me suis souvent perdu dans ses pages. J'ai dû parfois revenir en arrière. J'y ai trouvé des paragraphes remarquablement aménagés et d'autres un peu en friche.

En ces temps troubles d'après confinement, il est charmant de se laisser désorienter par un livre curieux, en considérant que ce qui nous a dérangé est sans doute une chose qui nous a été offerte et que l'on a pas comprise...

Ce jardin est bien étrange. Kim Da-Eun nous a prévenus. Il est interdit.

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Publié le 04/07/2020