Lorsque j'ai remarqué ce livre sur le présentoir de ma bibliothèque de quartier, sa couverture florale barrée d'une mention "nouveauté", je l'ai aussitôt soustrait à la vue des autres visiteurs, je l'ai mis dans la poche de ma veste de velours, son petit format rectangulaire le faisait à peine dépasser.
J'ai eu l'impression d'avoir subtilisé un trésor et je savourais déjà le moment où j'allais lire son incipit.
Je viens juste de le rendre à la bibliothèque, deux jours seulement après l'avoir emprunté, car je n'ai qu'une envie désormais, c'est de le partager.
Les 3 dernières pentalogies d'Aki Shimazaki m'ont bouleversé. Alors imaginez ce que cela représente de découvrir le tout premier tome d'une nouvelle série.
J'y ai retrouvé toute ce que j'avais apprécié dans les autres.
La langue d'abord, un français épuré que l'autrice sertit de mots japonais (un court lexique à la fin nous plonge dans la culture si fascinante de cette écrivaine née au Japon et vivant au Québec).
Une ambiance doucement douloureuse, propice à la révélation lente de secrets de famille. Des personnages si présents, ancrés dans le quotidien, dont on nous compte les activités, parfois futiles, comme les pensées intimes avec une rare subtilité.
Les fleurs qui donnent leur nom à chacun des tomes et symbolisent toute la beauté et la complexité psychologique de chaque récit. Cette fois il est question du muguet, de ces jolies et toxiques clochettes que l'on appelle aussi "amourettes".
Histoire sublime, comme toujours chez Aki Shimazaki. Chacune peut se lire séparément. Mais le plus vertigineux reste de découvrir l'ensemble du cycle, tout l'art de la construction d'une plus grande et plus fascinante histoire à travers les 4 autres tomes.
Je n'ai qu'une hâte: que le deuxième tome de la série inaugurée par Suzuran sorte en librairie ou en bibliothèque.