Hommage à mes textes écorchés N° 1
Je vous livre ici un extrait jamais publié d'une de mes nouvelles parue dans le N°50 de l'excellente Revue Rue Saint Ambroise en Novembre 2022 et intitulée "Coudre sa bouche de Tanche".
La nouvelle publiée compte un peu moins de neuf mille signes (4 pages), elle compose un récit parfaitement équilibré.
C'est sous cette forme achevée qu'elle a su séduire le Comité de Lecture de la Revue et quelque lecteur.rice anonyme.
Pourtant, la version originale de ce texte était quatre fois plus longue, elle comptait près de trente-huit mille signes (soit 15 pages). Je l'avais présentée à la 7e édition du Prix Alain Decaux de la #Francophonie (Fondation de Lille) en novembre 2018. Sans succès.
Histoire d'une longue réécriture!
En 2020, j'ai réécrit en profondeur ce texte (#élagage, #coupures, #simplification, #reformulation etc.) et il a trouvé la voie de la #publication.
Dans sa version longue, ma nouvelle était structurée en deux partie (#dyptique), une seconde partie que j'ai entièrement supprimée.
Et pourtant, lorsqu'il m'arrive par hasard de tomber sur une ancienne version d'un de mes textes, je relis avec plaisir ces passages écorchés tombés dans l'oubli.
Je profite de cette fenêtre de dialogue illusoire avec mes followers (et avec moi-même) pour ressusciter un de ces passages et vous les faire découvrir.
Bonne lecture.
#tousdroitsréservés
"La honte n’est ni un architecte, ni une architecture, plutôt un matériau de construction, un genre de polystyrène isolant, résistant aux chocs, imperméable etpas biodégradable.
En trente ans, j’ai compris deux choses sur la honte: que je m’en étais vêtu depuis l'enfance et que le tissu qui la façonne était doublé de l’intérieur.
Au dehors, la honte est un habit dont on se fait une armure, au-dedans, la doublure accueille une honte d’un autre genre, plus intime, plus douloureux, moins ostentatoire, une présence familière et une démangeaison permanente.
La honte est une sorte de carapace qui gratte au-dedans."